Comme dans toute discipline sportive, au yoga, vous n’avez pas toujours conscience d’avoir évolué. Puis un jour vous avez l’occasion de vous comparer à avant. Alors, fier comme un paon, vous avancez les doigts dans le nez, en tapotant sur la tête des débutants. Et puis voilà que paf ! Vous stagnez. Pire, vous régressez. Une blessure, des soucis, l’âge… Vous vous êtes pris les pieds dans le tapis, vos faiblesses éparpillées autour de vous. Tout semble à refaire. Tout ? Non car la force du yoga, c’est de toucher aussi l’âme. Avec le yoga, on comprend toujours quelque chose et on ne revient jamais en arrière. Il chemine avec vous. Et toc ! Et si je regarde derrière moi, je vois 8 choses que, définitivement, le yoga a changé dans ma vie.
1 – La respiration
La découverte de ma respiration est la première chose qui a bouleversé mon quotidien (Info : je ne suis pas un cyborg qui s’est acheté des poumons.). S’abandonner à son souffle, c’est vraiment jouissif. Pour moi qui auparavant hyperventilais rien que de penser que j‘étais en train de respirer… Savoir qu’il suffit d’une respiration consciente pour agir sur ses organes internes, pour se calmer, c’est magique. Un peu d’anxiété ? Je respire à fond. Mal à l’estomac ? Hop, respiration abdominale. Pas moyen de trouver le sommeil ? J’inspire, j’expire, je compte puis je dors.
2 – La conscience de mon corps
Lorsque j’ai débuté le yoga, la conscience de mon corps était assez primaire : en gros, je vivais comme si je n’avais qu’un seul muscle du haut jusqu’en bas. (Pour dire comme je reviens de loin.) Donc, écouter l’intérieur du corps qui est le mien et dans lequel je suis, c’est faire connaissance avec mon psoas à moi qui n’est pas un genre de corbeau mais un muscle ou avec mon diaphragme qui faisait sa petite vie en dedans de mon corps en solitaire avant que nous soyons deux joyeux comparses pour la vie. Ça met de l’ambiance dans mon petit moi, tout ça.
3 – La concentration
Le mental, c’est le schtroumpf à lunettes. Celui qui vous fait des discours moralisateurs comme quoi vous êtes archi nul, qu’il ne fallait pas faire comme ça, et patati et patata. Au yoga, on apprend à le laisser blablater sans broncher, sans lui péter ses lunettes. Juste laisser passer, « comme des nuages dans le ciel », c’est l’expression consacrée. Le repos du corps, c’est le silence du mental. On y gagne un peu de paix.
4 – La patience
J’avance dans la vie avec une zénitude absolue. Relativement absolue. Grâce au yoga, je peux dire que j’ai appris le calme et l’harmonie : dans la file d’attente ? Un vrai bouddha ; en voiture ? Bon d’accord, je pousse à la rigueur quelques jurons énergiques (mais fleuris), mais j’essaye d élargir mon vocabulaire. Je suis aussi tout à fait capable de prendre racine en posture de l’arbre sans me demander si un arbre a le droit de s’asseoir pour boire un café.
5 – La détente
Prendre conscience de la contraction inutile des muscles, c’est une forme de souplesse facile à aborder. On est toujours contracté quelque part, on se fait du mal (et des rides) pour rien. J’ai arrêté de : serrer les dents, froncer les sourcils, me mordre les joues, plisser les yeux. Comme je vous sens, ô lecteur, assez effrayé par ce visage de psychopathe, je vous rassure, je ne faisais pas tout cela à la fois. De plus, j’ai tout de même prévenu que je partais de tout en bas.
6 – Le recul
En pratiquant les postures de yoga, on se focalise sur le présent. Du coup, on réalise mieux ce qui est important dans la vie. Faire du yoga, c’est aussi retrouver des gestes de l’enfance, des jeux oubliés. Pendant qu’on fait le pont, la chandelle ou l’enfant, qu’on est la tête en bas, les fesses en l’air, pensez-vous qu’il est crédible ou même raisonnable de penser à ses problèmes financiers ou son vilain-pas-beau-patron, par exemple ?
7 – La discipline
Trouver quelques minutes chaque jour pour pratiquer, c’est gratifiant, et surtout ça permet de se centrer. Parfois, je me dis que je n’ai pas le temps de faire ma salutation au soleil. Et j’ai une impression désagréable qui me colle toute la journée. Comme si j’étais en pyjama ou comme si j’avais mis ma culotte à l’envers. Dans la journée, si je ne suis pas à ce que je fais, je pense à corriger ma posture ou je fais le chien tête en bas (au supermarché sous vos zyeux zébahis) (car je suis bionique et ignore le sentiment de ridicule.) (Bon OK, j’ai dit ça pour vous épater.) (Je fais quand même le chien tête en bas, mais sans témoins).
8 – L’ouverture
Au-delà du périmètre du tapis, il y a un univers plus vaste, une culture qui n’est pas la mienne et qui m’interpelle par son ouverture sur l’univers. Quand j’ai commencé le yoga, je ne voulais surtout pas entendre parler de spiritualité, car je suis quelqu’un de rationnel (vrai de vrai, si je mens je vais en enfer !). Le yoga, c’est un mode de vie, pas une religion. La philosophie du yoga élargit les limites du corps en même temps que celles de l’esprit. Passer à côté de cela, serait refuser d’ouvrir une porte pour regarder la personne que je souhaite être.
On vient rarement au yoga par hasard. Consciemment ou inconsciemment, je crois qu’on y vient en cherchant quelque chose : un petit plus, une réponse, de la douceur, de l’équilibre, du soulagement, de la compréhension ou de l’espoir. Plus de yoga, c’est plus d’espoir dans le monde. Le monde se porterait tellement mieux avec plus d’espoir et de compréhension.
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